10 ans
Le clientélisme, la corruption et la mafia ; les réseaux locaux de l’extrême droite, la « réhabilitation » des quartiers populaires : ce sont quelques sujets à la « une » du n°1 du Ravi. C’était en juillet 2003. Il y a dix ans, rares étaient ceux qui pariaient sur l’avenir d’un mensuel satirique dédié à l’enquête en Provence-Alpes-Côte d’Azur. 109 numéros plus tard, le défi de faire vivre un titre indépendant a bel et bien été relevé ! Les fondamentaux sont restés les mêmes : être sérieux sans se prendre au sérieux ; éditer un journal non partisan sans prétendre être « apolitique », cette chimère à laquelle fait semblant de croire la « grande » presse…
Il y a eu aussi des changements. Les bénévoles du début ont laissé place à des journalistes et des dessinateurs payés, certes toujours mal. Le cercle des lecteurs s’est élargi, certes modestement. La Tchatche, l’association qui édite le Ravi, multiplie désormais les actions éducatives. Alors que nous vivions le rythme mensuel comme une contrainte, nous revendiquons désormais cette lenteur comme une force : celle de se donner le temps d’emprunter des chemins de traverse, loin des autoroutes de la communication…
le Ravi ne baisse toujours pas les bras, comme le santon naïf qui a inspiré son nom, certes il a parfois des crampes. Nous consacrons toujours trop d’énergie à survivre. La rentrée s’annonce très rude : une banque plus pointilleuse sur les découverts, un système de diffusion de la presse en crise, des institutions attachées au pluralisme de la presse mais beaucoup moins à son financement, des lecteurs habitués à la gratuité et difficiles à convaincre que l’indépendance se finance en s’abonnant… Mais on garde les bras en l’air ! Nous vous préparons pour septembre un 110ème numéro tonitruant, une rencontre nationale des journaux « pas pareils ». On fera même la fête. Toujours Ravi !
Abonnez-vous au Ravi, le mensuel qui ne s’achète pas mais se finance. C’est simple et c’est par ici…