Police partout…
Il y a moins de délinquance en Provence-Alpes-Côte d’Azur qu’en Ile-de-France. Pourtant, « l’insécurité » est omniprésente dans le débat public régional. Rares sont les élus qui n’en font pas un thème principal de leurs campagnes. Presque tous réclament plus de policiers, de gendarmes, de polices municipales parfois armées.
Ce besoin d’ordre fait partie de l’ADN de la droite et de son extrême. Il est plus inattendu, bien que désormais presque aussi répandu, à gauche. Samia Ghali, sénatrice socialiste, a même « fait le buzz » en réclamant l’intervention de l’armée pour « sécuriser » les quartiers. Lorsque Jean-Noël Guérini, président PS du Conseil général du « 13 », met sur la table 100 millions d’euros pour Marseille, un tiers ira « à la sécurité des biens et des personnes » en finançant, notamment, un ambitieux programme de vidéosurveillance.
Alors ? « Police partout, justice nulle part » ? Les déboires de la Bac Nord, avec ces « super-flics-super-ripoux », les conclusions alarmantes du contrôleur des prisons sur les Baumettes, les errements de la politique pénale semblent corroborer le vieux slogan. Mais la police est-elle vraiment partout ? Nicolas Sarkozy restera dans les mémoires comme celui qui a taillé dans les effectifs. La politique du chiffre, la désertion dans les quartiers d’une police de proximité ont fait des dégâts. Scoop : l’insécurité qui y règne est toujours avant tout sociale et économique.
Michel Gairaud