Energies : Quelle transition ?
Le débat, le pétrole et les armes
Ce 14 février, Jean-Louis Schilansky convie la presse au Sofitel Vieux Port à Marseille, pour présenter « les perspectives 2013 » de l’industrie pétrolière en France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Nul doute que le président de l’union française des industriels du pétrole saura trouver les mots, et les chiffres, pour attester, dans les salons feutrés de l’hôtel de luxe, du dynamisme de son secteur. Et pourtant ! L’avenir du pétrole est compté.
D’ici une cinquantaine d’années, ce sera une ressource rare et hors de prix. Un demi-siècle : une broutille pour l’humanité, une éternité dans le temps court de l’économie de marché et celui de la vie politique. Comment anticiper la fin du pétrole ? Le nouveau gouvernement pose la question avec un débat national sur la transition énergétique. François Hollande, l’homme de la synthèse, a désigné un comité de pilotage qui réunit des personnalités aussi opposées que Bruno Rebelle, ancien patron de Greenpeace, et Anne Lauvergeon, ex-dirigeante d’Areva, le n°1 mondial du nucléaire…
A une échelle moins institutionnelle, des comités de « villes et territoires en transition » voient discrètement le jour. Ils plaident pour une réduction volontariste de la consommation des énergies fossiles, pour plus de sobriété, et pour une relocalisation de notre économie. Pendant ce temps, du côté d’Istres (13), des tonnes de matériel militaire s’envolent à grand frais vers le Mali. Les troupes françaises y font la guerre dans une région où des populations paupérisées survivent sur d’immenses gisements de pétrole et d’uranium…
Michel Gairaud