Cavaillon en tête comme un melon
Vote FN astronomique, politique ultrasécuritaire, inégalités, conseils municipaux espacés : quelques points noirs, parmi d’autres, qui classent Cavaillon en tête de notre palmarès des villes à fuir… Retrouvez le classement des 29 villes de Paca dans le n°103, daté janvier, du mensuel le Ravi toujours chez votre marchand de journaux
« Depuis déjà plusieurs années, Cavaillon perd en population. le Ravi a raison, c’est le signe d’une ville à fuir », déplore Christian Morand en découvrant notre palmarès 2013. Et le secrétaire de la section locale du PS d’en rajouter : « C’est une ville qui se déteste, une sortie d’autoroute. » La capitale du melon fait notamment pâle figure dans notre catégorie « liberté ». Les pauvres à Cavaillon prennent cher ! Les 10 % des plus défavorisés gagnent à peine plus de 4000 euros par an. « Avec un taux de chômage qui dépasse les 20 %, ce n’est pas au niveau régional qu’on est les champions, mais au niveau national, ironise Christian Morand. Tout le dynamisme économique d’antan a disparu. » La ville est gérée par la droite depuis 1988…
« Le nombre de conseils municipaux est faible (cinq par année, NDLR) mais ils les ont surtout avancés à 17 heures, poursuit l’opposant socialiste. Il n’y a que les retraités qui peuvent y aller. Le maire n’hésite pas à couper le micro à ses contradicteurs… » Autre point qui joue en défaveur de Cavaillon dans notre classement, toujours au registre « liberté » : elle n’offre toujours aucune aire d’accueil des gens du voyage, obligatoire depuis 2000. Cette aire devrait être construite cette année. A suivre ! Parmi les 29 villes étudiées, Cavaillon est aussi celle qui possède le plus de policiers municipaux (environ 20 pour 10 000 habitants). Un choix qui la fait grimper dans notre classement mais qui cadre bien avec la politique sécuritaire de Jean-Claude Bouchet, UMP tendance droite populaire.
Cette politique, censée contrecarrer la fuite de l’électorat vers le Front national, n’a visiblement pas fonctionné puisque Cavaillon est la ville qui a voté le plus Marine Le Pen au 1er tour de l’élection présidentielle parmi l’échantillon du Ravi : 31,38 %. Plus qu’Orange… Ce qui est mauvais signe quand on sait qu’un Cavaillonnais, conseiller régional et cadre du FN, Thibault de Bougrenet de la Tocnaye, briguera la mairie en 2014. Cette ampleur du vote à l’extrême droite, couplée à un nombre de places d’accueil handicapés assez faible, ou encore au nombre très modeste… d’abonnés au Ravi, classe très mal la ville dans notre catégorie « fraternité ».
Cavaillon se défend relativement bien avec nos critères « choucroute », grâce à son dynamisme culturel : une scène nationale, très peu de prise d’antidépresseurs, et une jolie proportion de jeunes. « Oui, des jeunes il y en a mais les lycées et collèges sont souvent à la périphérie, nuance Christian Morand. Et ici, il n’y a pas de transports en commun. Donc pas vraiment d’ambiance en centre-ville… » Un journaliste (jeune !), en poste depuis peu à Cavaillon, y va de son commentaire sur le palmarès : « Il ne m’étonne pas ! Mais tout n’est pas à jeter à Cavaillon. Il y a une forte mixité sociale. A la cité du Dr Aymes, les jeunes ont été consultés avant d’entamer sa rénovation. Et puis comme tout reste à faire, il y a donc beaucoup de raisons d’espérer ! » C’est tout le mal que souhaite le Ravi à Cavaillon !
Clément Chassot
Retrouvez la réaction de Jean-Claude Bouchet, député-maire UMP, de Cavaillon dans le n°103 du mensuel le Ravi, daté janvier, actuellement chez les marchands de journaux.
Pour tout savoir sur le Palmarès 2013 des villes à fuir, c’est ici.