UMP décomplexé
Attention, une élection peut en cacher une autre ! Celle du président de l’UMP fait la Une de l’actualité jusqu’à saturation. La messe est dite. Le duel Copé-Fillon a définitivement tourné à la farce dans un parti taillé pour plébisciter un seul chef, se montrant incapable d’organiser dignement une consultation démocratique. Mais un fait a été beaucoup moins commenté : les militants étaient aussi appelés à se prononcer entre six motions politiques.
Les résultats de ce deuxième vote sont d’autant plus intéressants que personne ne les conteste. Et ils sont édifiants. La « droite forte » a triomphé avec près de 28 %. Guillaume Peltier, l’un de ses initiateurs, est un transfuge du Front national. Ce courant y défend des positions « identitaires » et « décomplexées » au nom d’un triptyque bien connu : travail, famille, patrie. La motion de la « droite populaire » a rassemblé, sur les mêmes valeurs, près de 11 %. Dans notre région, le score de l’aile droite de la droite dépasse 47 %, 50 % dans les Bouches-du-Rhône, 56 % dans le Vaucluse…
Près d’un militant sur deux du premier (toujours ?) parti de la droite Républicaine (toujours ?) a donc plébiscité des thèses que ne renierait pas Marine Le Pen. La radicalisation de la base UMP est relayée par ses élus, aussi bien copéistes que fillonistes. Que vaut, en effet, la réputation de modération de l’ancien premier ministre quand ses soutiens se nomment Eric Ciotti ou Valérie Boyer ? Le match est nul mais la balle n’est plus au centre…
le Ravi