Le style c’est l’homme (politique)
En politique, le style, c’est l’homme. Et parfois même la femme. Maryse Joissains digère mal la victoire de François Hollande. Elle la déclare « illégitime », dépose un recours devant le Conseil constitutionnel. Et s’épanche sur son aversion : « Il manque de prestance (…) il agite ses petits bras. » Est-ce une hyperbole ? Mme la députée-maire UMP d’Aix-en-Provence nous gratifie d’une autre sentence : « Les valeurs de Mme Le Pen, je les ai toujours défendues. » Là, il s’agit plutôt d’un enjambement.
Second exemple au féminin. Les candidats du Front national aux législatives se présentent sous la bannière « Rassemblement bleu Marine ». Il s’agit à la fois d’une ellipse et d’un euphémisme. Pour être exact, il faudrait en effet décrire ceux qui se regroupent autour de la fille du vieux poujadiste de la façon suivante : « coalition de l’extrême droite xénophobe. » Ce qui est nettement moins poétique.
Lionnel Luca, député UMP varois, comparant Valérie Trierweiler, la compagne de Hollande, à un « Rottweiler » tente la paronomase. Mais l’idiolecte du député de la Droite populaire – groupuscule de l’ex-majorité présidentielle auquel Joissains adhère aussi – relève fondamentalement du comique troupier. Ne parlons plus par allégories : la décomposition-recomposition à venir de la droite, dont les surenchères pour racoler la frange radicalisée de son électorat sont un symptôme, s’annonce aussi épique que pathétique…
le Ravi