Conflit d’intérêts ?
Ce n’est pas, en soi, un délit, mais c’est un soupçon parfois préjudiciable pour une carrière politique. De quoi parle-t-on ? D’un conflit d’intérêts. Le Service central de prévention de la corruption – si, si, cela existe ! – en a même identifié de différentes natures : potentiel, apparent, réel… En gros, il apparaît lorsqu’un individu exerçant une responsabilité possède, à titre privé, des intérêts qui pourraient influer sur la manière dont il s’acquitte de ses fonctions pour favoriser un membre de sa famille notamment…
Il y a, par exemple, conflit d’intérêts – potentiel, apparent, réel ? – entre Nicolas Sarkozy, président de la République repoussant l’âge de la retraite, et son frère, Guillaume, délégué général de Malakoff Médéric, une boîte commercialisant toute une gamme de produits financiers afin de compenser l’effondrement des pensions que va favoriser la réforme. Du côté de Marseille, la mise en examen et détention provisoire d’Alexandre Guérini pour « abus de biens sociaux, blanchiment, détournement de fonds publics, trafic d’influence, corruption active et détention de munitions » suscite d’autres interrogations.
Alexandre est le frère cadet de Jean-Noël, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône. « Lui c’est lui, moi c’est moi », martèle Jean-Noël. Certes. Mais les extraits de procès verbaux de l’enquête, étalés dans la presse, témoignent de l’interventionnisme d’Alexandre au sein de différentes institutions publiques gérées par le parti socialiste, lui même dirigé par Jean-Noël. Que ce dernier soit entendu, ou non, devant la justice, que son frère soit condamné ou disculpé, n’y change presque rien. Jean-Noël Guérini doit rendre des comptes politiques pour lever les suspicions. Sauf à entrer en conflit avec ses intérêts pour les futures échéances électorales.
le Ravi