Règlements en rafale
Un enfant gravement blessé et un adolescent de 16 ans tué après des tirs à la kalachnikov fin novembre à Marseille. Les règlements de compte violents s’y multiplient : douze personnes ont ainsi été exécutées dans l’année écoulée. La dernière fusillade a eu lieu au cœur de la cité du Clos la Rose, un de ces quartiers dits « sensibles ». Là où les petits trafics, de drogue notamment, présentent des perspectives « d’employabilité » bien supérieures à celles que Pôle Emploi peinent à offrir. Un établissement public débordé qui, pour ne rien arranger, va être privé de 1 800 agents en 2011…
À la suite du drame, le gouvernement n’a pas aussitôt envoyé sur le Vieux-Port Xavier Bertrand, le ministre du Travail, pour mettre sur pied une politique enfin efficace de lutte contre le chômage. C’est Brice Hortefeux qui a fait le voyage. Avec une « mesure-phare » côté répression : l’affectation de 150 nouveaux CRS. La solution du ministre de l’Intérieur pour « prévenir la délinquance » ? : « Je réserve à Marseille tous les crédits nationaux nécessaires pour accompagner un effort d’équipement en vidéoprotection. » Il y a vraiment de quoi être jaloux à Nice, Toulon, Avignon !
Cela tire en rafale du côté de la capitale régionale. Le juge Duchaine, en charge de l’enquête sur des soupçons de trafic d’influence et de prise illégales d’intérêts dans l’attribution de marchés publics des déchets, a mis en examen et placé en détention provisoire Alexandre Guérini pour « détournement de fonds et de biens publics, recel et blanchiment, abus de biens sociaux, corruption active, trafic d’influence et détention d’un chargeur de pistolet Glock ». Pas de morts à déplorer dans cette affaire mais au moins déjà un blessé : son frère, Jean-Noël. Le président du conseil général et premier secrétaire socialiste des Bouches-du-Rhône n’a pas été convoqué. Mais le juge a aussi entendu comme témoins son directeur de cabinet, son directeur de la communication et placé en garde à vue d’autres responsables de la Communauté urbaine. Quelle que soit l’issue de l’instruction, le coût politique ne sera pas neutre pour Jean-Noël Guérini.
le Ravi