Entre résignation et détermination
Qui dit mieux ? Plus de 2,5 millions de manifestants le 7 septembre, près de 3 millions le 23 ainsi que le 2 octobre, 3,5 millions le 12, à nouveau 3 millions le 16, et encore 3,5 millions le 19. Même en retenant les chiffres de la police – en gros, selon elle, un million à chaque fois – force est de constater que les records historiques de mobilisation ont été franchis. Le 28 octobre, y compris après le vote de la loi par le Parlement, 2 millions de personne ont encore défilé. La manif du 6 novembre confirmera-t-elle la tendance ? La mobilisation est à la baisse mais se maintient à un niveau toujours très élevé. Peu importe, pense le gouvernement, puisque 60 millions de Français ne sont pas descendus dans la rue ! Nicolas Sarkozy a voulu maintenir, coûte que coûte, le cap de sa réforme des retraites. Avec le Sénat, il n’a concédé que de minuscules aménagements à la marge.
Drôle de climat. Dans les cortèges, règne un étrange mélange de résignation et de détermination. Tout le monde sait, depuis le départ, que quelques manifs, aussi massives soient-elles, ne changeront pas la donne. Que fallait-il faire ? Une grève générale reconductible ? Tous ceux qui l’ont réclamé, à l’image de Force ouvrière, syndicat aussi jusqu’au-boutiste dans le discours que timoré sur le terrain, n’étaient pas déterminés à s’engager dans pareil bras de fer. Alors à quoi bon ? Pleins de choses ! Prendre date, influer l’opinion, patienter jusqu’à une éventuelle alternance politique, passer ses nerfs, faire du sport, honorer un rituel, rencontrer de nouveaux amis, ne pas baisser les bras…
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