Promesses tenues, hélas !

mars 2009
Depuis mars 2008, tous les maires de Paca n’ont pas oublié leurs promesses. Pour le meilleur mais aussi pour le pire.

Réélu il y a un an à Draguignan (83), Max Piselli (UMP), semble prendre le temps de la réflexion sur les grands dossiers qui l’attendent pour son troisième mandat : le logement et l’emploi. Comme pour les deux précédents d’ailleurs (1989-1995, 2001-2008). En attendant des idées révolutionnaires, le maire de l’ancienne préfecture du Var s’est attaqué à la réalisation de deux promesses électorales vitales pour sa ville : un boulodrome couvert et une fontaine. Des investissements conséquents – respectivement 900 000 euros et 150 000 euros -, mais de vraies réussites. Comme le reconnaît Patrick Boulet, un élu d’opposition socialiste, à propos du stade de boules : « Des malfaçons au bout de quelques mois, peu fréquenté, cher, un fiasco. » Vainqueur aux forceps du sortant et vieillissant Arthur Paecht (UMP), Marc Vuillemot (PS) n’est pas en reste à la Seyne-sur-Mer (83). S’il s’est dans un premier temps surtout amusé avec la révision du Plan local d’urbanisme de son prédécesseur, mettant par exemple à mal sa très controversée réhabilitation des anciens chantiers navals de la ville, l’ancien opposant n’a pas oublié ses promesses. En particulier son engagement de « respecter et associer les minorités » à la gouvernance de la ville : début février, il a embauché Patrick Martinenq, dissident socialiste local qui lui avait offert la victoire l’année dernière en se désistant à la dernière minute. Cette détermination à tenir ses promesses électorales est partagée par de nombreux collègues de Marc Vuillemot. A Allauch (13), l’éternel Roland Povinelli, maire socialiste tendance Sarkozy depuis 1975 et tout nouveau sénateur, poursuit son œuvre de faire de la petite voisine de Marseille un musée provençal moribond en installant les caméras de vidéosurveillance promises ; à Orange (84), le MPF et ex-FN Jacques Bompard s’échine à mettre en valeur le patrimoine de sa ville en lançant son projet de centre aquatique. A Nice, l’UMP Christian Estrosi améliore le quotidien de ses administrés en multipliant les petits travaux de proximité. A Arles (13), le communiste Hervé Schiavetti a posé la première pierre de son collège Mistral en prenant le risque de l’implanter en bordure d’une zone inondable. Une promesse est une promesse ! Ce respect des électeurs dérange l’opposition. A la Seyne-sur-Mer, Arthur Paecht hurle au renvoi d’ascenceur. En Camargue, le valoisien Serge Bertomieu feint l’inquiétude : « L’emplacement n’est pas très heureux, à la limite de la sécurité pour des questions d’inondations. Tout le monde était d’accord pour le faire ailleurs. » Quant à Patrick Allemand, le socialiste niçois, il accuse : « Christian Estrosi est un despote comme Sarkozy, mais formé à l’école locale. Il y a donc de plus en plus de décalage entre ses promesses, 2,5 milliards de projets, et ses réalisations. » Simple réaction de mauvais perdants ?

J-F. P.

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