le Ravi, remède anti-morosité

janvier 2009
Soixante numéro, une nouvelle formule plus ambitieuse, la création d'une « société des lecteurs »... Pas de doute ! le Ravi est vraiment le mensuel régional qui ne baisse pas les bras.

Pourquoi se gêner ? Quitte à parler des médias en Paca, autant s’offrir une tribune. Vous tenez donc entre vos mains le 1er numéro de la nouvelle formule d’un mensuel qui soufflera au printemps sa sixième bougie.

Sur la forme beaucoup de changements : 4 pages supplémentaires, une maquette plus claire, conçue pour mettre en valeur les dessins notamment. Trois séquences structurent le journal. La « grosse enquête » est consacrée à une actualité importante en Provence-Alpes-Côte d’Azur ou simplement à un sujet sur lequel nous voulons volontairement mettre l’accent. « Notre belle région(g) » regroupe des articles qui débordent les frontières d’une ville ou d’un département. Séquence qui s’achève par une fenêtre grande ouverte sur le monde : car « YapasquePaca » dans la vie ! « Métropoles et trous jolis » s’autorise, à l’inverse, une plongée dans des histoires plus locales. Façon Ravi, c’est-à-dire en recherchant toujours dans le particulier ce qu’il y a de plus universel. Enfin, nous proposons une séquence « RTT » où l’on parle aussi bien de culture que de viticulture, où le ton peut se faire volontiers pamphlétaire. Au sommaire, d’autres temps forts : des reportages dessinés, le contrôle technique de la démocratie où nos testons incognito un conseil municipal, la Grande Tchatche où les pros de la politique sont invités à passer à table, le portrait « poids lourds » informé et satirique…

« Nous sommes des militants… de l’info »

Sur le fond, nous jouons la continuité. Dans les écoles de journalisme, on enseigne quelques règles à respecter pour « calibrer » des contenus en « ciblant » un lectorat afin de lui proposer un « produit » séduisant. En gros, le Ravi prend à revers toutes les règles du marketing. Ce mensuel se propose d’introduire un peu de diversité dans l’univers monolithique de la presse locale. Mais pour nous, information de proximité ne rime pas avec querelles de clocher, championnat du nombrilisme, presse de comptoir. le Ravi fait le choix de parler de Marseille à des Niçois, de Toulon à des Avignonnais, d’Arles à des Dracénois et ainsi de suite… Nous voulons rompre avec le ton insipide et faussement « objectif » de nombreux médias. Nous ne nous définissons pas pour autant comme un journal d’opinion. Nous sommes des militants… de l’info. Nous privilégions le débat aux affirmations de principe. Il ne faut jamais, paraît-il, mélanger les genres. Nous poursuivons l’ambition d’être un journal sérieux qui ne se prend pas au sérieux. Nous voulons continuer à publier des textes documentés, contradictoires, vérifiés, au côté de chroniques et de dessins où le parti pris et la mauvaise foi peuvent parfois avoir droit de cité. Nous préférons l’irrévérence à la prudence. L’époque est au zapping. Le choix de réaliser un mensuel va de pair avec notre envie d’offrir un espace de débats, capable sans prétention d’aborder des dossiers de fond. Audace suprême : nous osons écrire des articles de plus de trois lignes…

Mais alors tout est-il pour le mieux dans le meilleur des mondes ravissants possible ? Nous ne sommes bien entendu pas exempt de contradictions.

Ce mensuel ne paye pas ou paye mal ses contributeurs. Mais ses trois salariés, experts es auto exploitation, perçoivent tous un Smic amélioré, quelle que soit leur fonction… Les administrateurs sont bénévoles. Tout le monde rame dans la galère. Notre indépendance éditoriale, notre raison d’être, s’accommode de subventions publiques. Nous assumons le caractère hybride de notre montage financier propre aux médias dont le projet n’a pas de finalité lucrative. Nous nous donnons des garde fous : comme le refus de toute publicité institutionnelle. In fine, le Ravi appartient aux adhérents de l’association qui l’édite, c’est-à-dire ses lecteurs… Nous manquons de moyen pour promouvoir le titre. le Ravi passe au cours d’une année entre environ 50 000 paires de mains. Mais nous peinons nous aussi à fidéliser nos lecteurs. En clair, à vous donner envie de prendre un abonnement pourtant moins cher qu’un plein d’essence, une soirée au restaurant, le moindre achat. La clef de notre avenir se trouve donc dans le coupon en bas de la page 24…

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