Le festival d’embrouilles continue

mai 2008

Le 60e Festival de Cannes a connu un moment de tension chez les cinéphiles (le Ravi n°41). Ciné Croisette, seule association cannoise à proposer à ses adhérents des activités cinéphiliques en toute indépendance, est monté au créneau contre Cannes Cinéma, association qui gère la répartition de 3 500 des 4 000 accréditations de Paca et accessoirement la programmation cinématographique municipale le reste de l’année (voir ci-dessus). Ciné Croisette lui reproche de ne pas avoir pris en compte l’augmentation de ses adhérents et de lui avoir alloué trop peu du fameux sésame. Jusqu’en 2007, 1 000 accréditations étaient réservées aux associations de passionnés de cinéma, en fonction de leur nombre de membres. Changement de fonctionnement depuis cette année : chaque demande doit être faite à titre individuel, l’appartenance à une structure n’étant qu’un plus. Officiellement par mesure d’équité pour les passionnés non adhérents à une structure.

Les nouvelles règles sont tout aussi décriées par Ciné Croisette. « Cette année, tous nos membres qui ont déposé leur demande ont été satisfaits », apprécie Serge Basilewski, son président. Mais de s’étonner : « Dans le reste de la France, les associations de cinéphiles disposent toujours de quotas. Pourquoi ce régime spécial en Paca ? » « Toutes les associations sont désormais pénalisées. En ce qui nous concerne, nous avons perdu 50 % de notre attractivité », renchérit Thierry Cazon, vice-président de Ciné Croisette. Qui déplore par ailleurs la volonté de Cannes Cinéma de « capter l’ensemble de la clientèle cinéphile cannoise ». « On n’est pas en concurrence », jure de son côté Aurélie Ferrier, directrice de Cannes Cinéma. Avec des subventions respectives de 600 et 500 000 euros, elle serait pour le moins déloyale…

J-F.P.

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