Entre rêve et réalité

septembre 2006
Extrême gauche. En attentant le verdict de la présidentielle, Lutte ouvrière et la LCR se refusent à toute spéculation pour les législatives.

Si l’entrée en campagne s’annonce imminente pour les militants de Lutte ouvrière, parler législative avec Isabelle Bonnet, porte-parole régionale du parti d’Arlette Laguiller, équivaut à évoquer avec Pape Diouf, le président de l’OM, un titre de champion de France : seuls les objectifs intermédiaires sont mis en avant. Et pour LO, il n’y en a un de taille : la présidentielle.

« Si Arlette fait plus qu’en 2002 aux présidentielles, cela nous sera forcément bénéfique car nos électeurs renouvellerons sans doute leur geste lors des élections qui suivront », explique Isabelle Bonnet. Un raisonnement qui reste à démontrer. Aux dernières législatives, alors que LO était présente dans les 40 circonscriptions de la région et que sa pasionaria avait réussi un score plutôt flatteur de 4,55 % au premier tour de la présidentielle (5,72 % au niveau national), seul 1 % des électeurs avaient fait confiance à ses candidats locaux. Sans beaucoup d’espoir quant à ses possibilités, c’est doncavec beaucoup de lucidité que la formation ouvrière s’est fixé un unique objectif pour les échéances de juin 2007 : profiter de leur médiatisation pour faire connaître leurs idées. Attitude d’autant plus raisonnable que sa candidate n’est aujourd’hui pas assurée de rassembler les signatures suffisantes pour être présente à la présidentielle.

Egalement en panne de parrainages et engluée dans des négociations, pour l’instant stériles, avec le PCF sur une candidature unitaire antilibérale au premier tour de la présidentielle, la LCR, portée par des sondages flatteurs, attend de son côté le résultat définitif de ses discussions pour envisager l’avenir et les législatives du printemps prochain. En cas d’accord, l’expérience serait en effet renouvelée au niveau local.

Cet impératif ne fait cependant pas l’unanimité chez les militants trotskystes. Certains poussent sans tarder à des candidatures communes. Ce scénario se précise par exemple à Aubagne (13) dans la dynamique de puissants collectifs pour le non au Référendum.

« Cette possibilité a été évoquée lors de notre congrès de juin, reconnaît, Samuel Joshua, un des cinq porte-parole nationaux de la formation trotskyste. Mais seuls les militants décideront localement ».

Pour l’instant, la LCR se satisfait d’avoir des troupes suffisantes pour être présente dans toutes les circonscriptions de la région. Contrairement à 2002 où elle ne l’avait été que dans 34. Mais avec un dilemme : à l’image de LO, elle pèse peu au niveau local. A l’époque, ses candidats avaient rarement dépassé les 2%. J-F. P.

LCR

0 députés sortants

80 candidats ? : Les deux formations d’extrême gauche ne se sont pas encore prononcées.

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