Tous derrière, le FN devant…

septembre 2006
Extrême droite. Le ralliement annoncé de Bruno Mégret à Jean-Marie Le Pen dans une « Union patriotique » ne fait pas le bonheur des élus Front national de Paca qui ne veulent pas laisser la moindre place aux « félons »...

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« Épousailles » en perspective et surtout en deuxième noce, pour nos duettistes de l’extrême. En effet, l’été étant propice au rapprochement des corps comme des esprits, Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret envisagent un « remariage d’intérêts » huit ans après leur séparation, avec l’idée, ô combien érotique, d’une « Union patriotique ».

Finis donc les problèmes de garde alternée pour le petit Simonpiéri à Marignane (le maire ex-FN, ex-MNR, conseiller général désormais affilié UMP), les va-et-vient hésitants de certains conseillers régionaux de PACA. Les parents sont de nouveau ensemble à la maison… Oublié le dédain fielleux d’un Le Pen à l’égard du « traître » Mégret, l’heure est au ralliement à la candidature de Le Pen aux présidentielles. En échange, bien sûr, d’un accord de partage des circonscriptions entre les deux partis pour les législatives à venir.

Lesquelles ? Nul ne le sait encore. Les tractations se font avec une opacité toute… sicilienne ! Dans les rangs des cadres et militants du FN, des critiques se font entendre. Le jeune conseiller régional FN, Stéphane Durbec, qui ne cache pas ses ambitions pour les municipales marseillaises en 2008, en binôme avec Roland Perdomo, ainsi que pour les régionales de 2010, s’exprime ouvertement.

« Face à tel accord, j’ai une certaine raideur que je conserverai. Blanche-Neige est toujours là (Ndlr : Stéphane Durbec avait ainsi été qualifié par des militants MNR lors d’une altercation musclée), s’indigne l’élu frontiste d’origine martiniquaise. Mégret envisage de se présenter aux législatives dans les Bouches-du-Rhône, mais tous les élus FN de Paca font bloc, pour dire au président que nous n’en voulons pas ici. Il n’a qu’à retourner en Champagne-Ardennes. Nous sommes tous sur la ligne du secrétaire général Louis Aliot et de Marine Le Pen. » Une fin de non recevoir aussitôt nuancée par le souci de respecter – in fine – les ordres. « Je suis quand même discipliné, j’exécuterai les décisions du président », conclut Stéphane Durbec. Du côté de Mégret et du MNR, c’est comme dans le village Macondo imaginé par Gabriel Garcia Marquez : la lignée survit en s’épousant entre cousins et entre frères… Les législatives seront donc vitales pour sortir de l’isolement et pour la survie même du groupuscule, car il faut présenter au minimum 50 candidats, ayant obtenu chacun au moins 1 % des suffrages pour espérer avoir droit au financement public des partis politiques. Les discussions s’annoncent donc serrées au sein de la droite extrême sur laquelle De Villiers et son MPF tentent également une OPA inamicale… R.H.

FN

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40 candidats ? : le FN souhaite présenter des candidats dans toutes les circonscriptions…

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